Cela fait un petit moment que je vois plusieurs titres de presse débordant d’activité et d’ingéniosité afin d’intéresser un large public sur Twitter : un journaliste du Nouvel Obs (Olivier TOSCER) avait ouvert un compte Twitter lors du procès Clearstream afin de relayer l’information en temps réel au plus près de ce procès politico-médiatique.
Le développement d’ Uppertweet, API Twitter permettant de visualiser les tweets les plus partagés (via retweet), les marques les plus cités, les utilisateurs les plus retweetés… montre en gros plan le basculement de la diffusion de l’information par les grands groupes médias français sur Twitter. Pour preuve, Uppertweet indique que lors du dernier mois, le Top 5 des marques les plus cités sur Twitter sont autres que 5 titres de presse, respectivement Les Échos, Le Figaro, Le Monde, Libération et Le Parisien . Le Top 10 est complété par 2 chaînes de TV (TF1, LCI) accompagné de l’OM (Olympique de Marseille), du PSG et de Free, seules marques hors univers média.
Suractivité des marques médias sur Twitter : Pourquoi ?
Cette surexposition de ces “marques médias” sur Twitter est principalement dû à une anticipation et une adaptation de ces supports au changement progressif de consommation de l’information. La génération Y, dont je fais partie, est aujourd’hui peu encline à débourser 1 voire 2 € en kiosque pour acheter un titre de presse. D’un autre côté, une large frange de cette population est surconsommatrice d’informations (ou infobèse).
Les titres de presse, travaillant sur le support le moins réactif face à l’actualité, ont trouvé des intérêts et deviennent les plus actifs sur Twitter. En effet, le schéma ci-dessous (que j’aime bien utiliser pour illustrer mes propos) montre bien la circuit temporel de la propagation d’une information depuis sa génèse selon les supports.
La presse renverse la tendance
La faiblesse initiale des titres de presse se transforme en une force puisque Twitter permet aux titres de presse et aux journalistes de ses supports de passer devant les rédactions TV et radio dans le partage d’informations. Twitter remet en fait les supports médias sur une même ligne : la publication d’une information, d’un scoop ou d’un événement se fait sur Twitter avec un renvoi quasi-systématique vers un article en ligne. Ensuite, les articles de fond et d’analyse sont traités sur les supports (TV, radio, presse…).
Le service Twitter, devenu un méga réseau d’informations, est en train de redistribuer les cartes : ce sont les supports qui utiliseront le mieux le service qui gagneront la bataille du lectorat, de l’audience et de la diffusion.
L’histoire ne dit par contre pas ce qu’il va advenir de la presse payante confronté à la tendance de consommation d’informations des générations Y et C (qui consomment essentiellement du gratuit.