University of Virginia propose un MOOC des plus inspirants sur le Design Thinking sur la plateforme Coursera. Je vous propose des notes issues du MOOC.
Points de définition
Pour introduire le sujet, cet article résume bien le design thinking avec une approche historique et méthodologique.
Le design thinking se nourrit de plusieurs inputs et points de vue. Le design thinking place l’émotionnel au même niveau que le fonctionnel dans le sourcing des besoins.
Le design d’idées via les outils de visualisation (photos, vidéos, dessins..) permet de pouvoir partager la même image mentale au sein d’un groupe. Sans visualisation sur un concept ou un process lors d’une séance de travail, la visualisation mentale de chacun peut être différente et donc créer des écarts de compréhension entre les participants.
Right Brain Thinking
La partie gauche du cerveau permet de pouvoir logique, linéaire et analytique, la partie droite (right brain thinking ) permet l’analyser simultanée et 360°. La technologie galopante (big data, machine learning, automation) remplace progressivement l’hémisphère gauche de notre cerveau. Nous devons donc exercer au maximum l’hémisphère droit, celui de la pensée, de la créativité.
L’empathie notamment sera difficilement automatisable et est l’apanage de l’Homme.
A propos d’innovation
L’innovation est une physique de l’incertain. L’exécution est le moteur de la performance mais ne permet pas d’innover au contraire de l’exploration. Les sociétés de Venture Capital l’ont bien compris en admettant que seulement 1 à 2 startups dans lesquels elles ont investi en early stage sera un succès. Ils s’appuient sur le peu de data en leur possession, en attendant que l’activité naissante des startups leur en apporte d’autres. En somme, les VC’s acceptent que l’innovation comporte de l’incertain et du risque : le taux d’échec y est donc important mais terriblement enrichissant… sur le plan des compétences.
A contrario, les entreprises traditionnelles souhaitent innover et lancent 10 projets d’innovation en n’acceptant pas que certains ne trouvent pas de marché ou se trompent. Combien d’entrepreneurs à succès ont connu un échec dans leur 1ère aventure entrepreneuriale avant de trouver rentabilité et succès ?
Thinking in Time
Dans une quête d’innovation, la méthode revient à faire le bilan du passé et à envisager le futur, non pas dans une continuité mais avec une rupture et une forte dose d’incertain. Il est donc non opportun de juger ou d’analyser l’innovation avec des grilles d’analyse du passé. Il faut créer des analyses avec de nouveaux outils pour analyser de nouveaux produits ou services.
Empathie vs customer centric
L’empathie s’intéresse aux gens en tant que personne, non en tant que catégories de consommateurs. Détecter les besoins des personnes est assez difficile : l’ethnographie et l’observation des personnes permet de voir ce qu’ils tentent d’accomplir au lieu de savoir ce qu’ils souhaitent.
Les outils What is
Pour mapper les connaissances, les compétences et l’attitudes des personnes lors de la phase d’exploration, le mind mapping est utilisé afin identifier des personas avec des caractéristiques communes. La phase d’exploration permet de chercher les attitudes et les besoins cachés ou inconscients. Le mind mapping capture les habitudes et et regards sur une quantité de données afin d’en établir des critères.
MeYouHealth
MeYouHealth a crée des services autour du bien-être en se basant sur une phase exploratoire (ethnographique) auprès de 36 personnes.
What Wows
Cette phase permet de développer des hypothèses pour bien valider la pertinence de nos idées. Ces hypothèses seront ensuite expérimentés afin d’en valider ou non leur pertinence. Cette phase doit permettre de générer la proposition de valeur à l’intersection des besoins des consommateurs, de la capacité de la firme à exécuter et business model idoine et durable.
Learning Launch
Le Learning Launch tool est une expérimentation permettant de tester une idée sur le marché. L’objectif n’étant pas de récupérer de la data ou de définir un GO/noGO mais plutôt d’apprendre via le test et d’améliorer la proposition de valeur.
Le Learning Lauch s’affranchit des études de marchés, des business plans pour favoriser une expérimentation rapide et peu onéreuse. Les expérimentations doivent se faire auprès du cœur des cible (les potentiels clients clés) afin de valider ou invalider des hypothèses.
La proposition de valeur du Learning Lauch n’est pas savoir si vous avez raison, elle doit permettre de pouvoir valider la vérité par une hypothèse confirmée par une expérimentation.
Lors de l’expérimentation, si des faits infirment hypothèse, notez les sur une liste. Ensuite, observez votre public cible sur le comportement associé au fait pour comprendre le point de friction.
“Marchez dans les chaussures de votre potentiel client”.
Pour l’expérimentation, prenez une petite équipe multi-fonctionnelle (marketing, production, commerce…) favorisant les approches différentes et ajoutez y une personne septique.
Si votre hypothèse n’est pas validée par l’expérimentation, choisissez un pivot ou supprimez l’hypothèse.vUn learning Launch n’est pas un échec tant que vous apprenez quelque chose
Learning Launch process
Le canevas de questions pour établir un process de Learning Launch :
- Qu’est ce que nous savons?
- Qu’est ce que nous ne savons pas ?
- Que devons nous savoir ?
- Comment devons nous apprendre ce que nous avons besoin de savoir ?
Pour appréhender au mieux nos hypothèses, nous pouvons utiliser ce type de tableau :
Le flou est nécessaire….
L’approche Design Thinking nous force à vivre dans le flou, passer parfois par des phases engluantes pour avoir une meilleure compréhension. Le process soit être inconfortale et générer de l’anxiété pour trouver la nouvelle réponse à l’hypothèse exprimée.
Pour “embarquer” les collaborateurs au sein d’une approche Design Thinking, il faut qu’ils ressentent qu’ils sont acteurs du changement.