Sommes nous condamnés à être dépassé par la technologie ? A l’heure du big Data, de l’Internet des objets et du machine Learning… Il paraît nécessaire de repenser le rapport de l’homme à la technologie.

Rien que dans la phrase précédente, le commun des mortels n’ont que peu de connivences avec des technologies qui, pourtant, commencent à intégrer leur quotidien.

 

Dans l’année où Apple a dépassé la 500 millionième vente de son iPhone, une large frange des utilisateurs sont peu coutumiers du système de sauvegarde iCloud ou de la synchronisation iTunes. Nombre de mes relations, qu’elles soient professionnelles ou personnelles, possèdent un iPhone sans connaître le fonctionnement de celui-ci. Le problème n’est pas générationnel car je connais beaucoup de trentenaires dont l’usage de ces services Apple est flou voire étranger. La marque à la pomme a beau vendre des produits à haute valeur technologique, celle ci doit prendre conscience de la relative complexité de son écosystème pour de nombreux clients et proposer des solutions d’accompagnement afin d’enrichir l’expérience d’utilisation.

 

Les marques doivent prendre leurs responsabilités

Nous avons la chance de vivre au sein d’une civilisation hyper créative qui crée, conçoit, innove. La technologie avance de façon frénétique avec des innovations qui changent le monde, les modes de vie, les usages voire parfois même la pensée.
Je suis technophile et très enthousiaste sur le pouvoir de l’innovation technologique mais je reste lucide à l’égard des pratiques actuelles.
La technologie n’a de valeur que si elle est compréhensible et qu’elle profite au plus grand nombre. Or, de nombreuses sociétés innovantes oublient souvent la notion de service dans leur commercialisation de produit innovant. Les marques et sociétés innovantes doivent prendre leurs responsabilités afin d’accompagner leur technologie de services pédagogiques à la portée de tous simplifiant la prise en main et l’usage de la technologie. On dit souvent dans la publicité qu’une bonne campagne doit être compréhensible par un enfant de 4 ans. Il en va de même pour la technologie de masse. La médiation technologique, c’est l’art de pouvoir vulgariser une technologie afin qu’elle soit compréhensible par la masse des utilisateurs.

 

La fracture technologique

 Il est urgent d’aligner la vitesse de la médiation technologique à celle de la technologie, au risque de créer une véritable fracture technologique. Imaginez une seconde que demain, seule une poignée de technophiles early-adopters aient accès à la technologie. Notre monde contemporain s’en trouverait divisé entre une élite technophile de sachants et une masse de non sachants. Les menaces qui en découleraient seraient multiples : l’innovation technologique et la créativité ne seraient l’apanage que d’une poignée de personnes seuls maître du savoir et créateur du futur.

 

Le rôle de l’école ?

La technologie change notre rapport au temps, aux interactions sociales, à  la consommation… Elle impacte fortement les usages qui ont évolué plus fortement dans les 5 dernières années (Airbnb, Uber, BlablaCar…) que lors des 2 derniers siècles.
L’école est le 1er terrain de jeu où l’on peut enseigner et vulgariser la technologie. Le code informatique fait son apparition dans les emplois du temps afin de sensibiliser les enfants et adolescents (école,collège, lycée) aux langages du web notamment. Il apparait inéluctable que la technologie va continuer sa course folle et l’école constitue l’endroit le plus approprié pour éveiller les enfants aux logiques de la technologie.

 

Le Reverse Mentoring, solution déjà pratiquée

De manière informelle, la médiation technologique s’applique déjà tous les jours, en entreprise ou dans le cadre privé. Les jeunes, plus à l’aise avec la technologie, sont de plus en plus sollicités par leurs ainés afin de de leur expliquer comment fonctionne une télévision 4k, une tablette, une application sur un smartphone ou encore une technologie bluetooth pour écouter de la musique via des enceintes. On parle de reverse mentor notamment dans le monde de l’entreprise quand une jeune recrue de la génération Y partage des compétences avec des générations plus âgées. Ces reverses mentor peuvent devenir d’excellentes médiateurs technologiques, servant de facilitateur d’usage entre une technologie et des usagers. Les marques et entreprises technologiques devraient se soucier d’identifier ces publics afin qu’ils se fassent les relais de leurs innovations pour les diffuser le plus largement possible. A bon entendeur….