« Enfin il arrive que le gratuit soit vraiment gratuit et représente un nouveau modèle. Cela se passe pour l’essentiel en ligne, où règne l’économie numérique, avec ses coûts marginaux proches de zéro. Flickr, le service de partage de photos, est en réalité gratuit pour la plupart de ses utilisateurs (il ne fait même pas appel à la publicité) ? De la même manière, la plus grande partie de ce que Google propose est gratuit, et sans publicité ou utilise d’une nouvelle manière le modèle publicitaire des médias, appliqué cette fois aux logiciels et services (comme Gmail), non aux contenus.
Puis vient l’étonnante « économie du don » de Wikipédia et de la blogosphère, tirée par des incitations non monétaires : réputation, attention, expression… »
Extrait de Free ! de Chris Anderson aux éditions Person
Le livre de Chris Anderson analyse sous toutes les coutures le gratuit et ses dimensions.
L’économie du don, comme l’analyse l’auteur, c’est l’offre et l’accessibilité à un contenu ou un service sans aucune contrepartie (financière…).
Il est intéressant de s’arrêter sur cette expression : « l’économie du don » est symbolisé par une blogosphère toujours plus grandissante, influente voire parfois même référente. Ouvrir et tenir un blog, produire du contenu sur le web, renvoie à des motivations bien distinctes :
· L’expression : envie de pouvoir prendre la parole et donner son point de vue, son sentiment, son avis librement.
· Le partage : envie de donner aux autres et de recevoir en retours (notion de collaboration et d’échanges)
· L’appartenance : envie de rejoindre une communauté et de produire du contenu afin d’intégrer cette dernière et de dynamiser celle-ci. L’appartenance est, à mon sens, un prolongement de la motivation relative au partage.
· L’e-reputation : envie d’être perçu comme un expert, un référent, une curiosité même et produire du contenu afin de nourrir une certaine attention auprès d’un lectorat intéressé par la (les) thématique(s) abordé(s).
Les trois premières motivations (expression, partage, appartenance) sont sources de création de e-reputation.
Chris Anderson ne se voile pas la face : nous ne sommes pas que des philanthropes (hélas ?), notre production de contenus et nos interactions sont guidés par la passion par la construction de notre e-reputation. Les nombreux dons (publications, conversations…) que nous faisons chaque jour à notre communauté (via blog, réseaux sociaux, forum…) contribuent à construire notre e-reputation. Cette e-reputation grandissante (grâce au nombre et à la qualité des dons), nous avons la possibilité de la valoriser, notamment sur le marché de l’emploi ou ailleurs.
Rien de nouveau sous le soleil : la e-reputation, c’est donner avant de recevoir, c’est un travail à long terme avec un investissement personnel important.
Que ce soit pour une marque ou pour une personne, la e-reputation est une valeur (par essence) purement qualitative. Les millions sont inefficaces, seuls l’expression, le partage, la collaboration, l’appartenance, le don et le temps contribueront à bâtir votre e-reputation.
Revenons à la ma définition de ce terme pour y voir plus clair :
La e-reputation, c’est la compilation des opinions classées par métriques de sentiments (positifs, neutres, négatifs). Ce sont les internautes qui contribuent à créer votre e-reputation, à vous de faire en sorte qu’elle soit conforme à vos attentes et vos objectifs.
Alors, que vous soyez marques, personnes, institutions, l’équation reste la même :
La e-reputation se valorise mais ne s’achète pas.