4 ans après avoir co-fondé une start-up, 2 ans après avoir décidé avec les actionnaires d’arrêter le projet, je vous livre les enseignements que j’ai pu apprendre de cette expérience. J’ai écrit ces lignes en 2014, il m’aura fallu 2 ans pour les publier, sûrement par pudeur. Cette aventure entrepreneuriale est un vrai FAILCON pour moi, avec des succès, des défaites et des situations qui m’ont marqué au fer rouge. J’en ressors plus mûr, moins naïf et enrichi de 2 ans 1/2 où j’ai transpiré chaque goutte avec passion et plaisir.

 

ENTREPRENDRE.

Ca y est, je sais ce que sais, j’y ai goûté. Pendant près de 3 ans, j’ai développé avec mes associés une start-up disruptive dans la commercialisation d’immobilier neuf. Pendant ces 3 ans, j’ai pu me confronter à de nombreuses problématiques et événements rythmant la vie d’un entrepreneur, notamment d’un startupper en early stage. Des décisions, des plans d’action, des projections, des ambitions au service d’un projet que l’on souhaite voir éclore et pénétrer le marché.

 

L’IDEE

L’idée ne vaut rien. De mon expérience dans la communication digitale, j’ai échangé et travaillé avec de nombreux interlocuteurs, sur d’innombrables idées plus ou moins abouties. L’idée, en soit, n’a aucune valeur tant qu’elle n’a pas muté en projet. Il est certain que toutes les idées ne se valent pas : certaines ont un potentiel plus important que d’autres.
Mais si les “bonnes idées” rendaient les gens riches, beaucoup de fainéants seraient millionnaires !
J’ai appris donc à ne pas faire le procès des idées : sur quel critère vais je me baser pour affirmer que cette idée est bonne et que celle-ci n’a aucune chance de voir le jour ?
L’idée prend de la valeur, de la substance, de l’épaisseur dans son exécution, dans sa mutation en mode projet.

 

EXÉCUTION

Il est dommage que le mot “exécutant” souffre d’une mauvaise représentation en entreprise. La qualité d’exécution de tout projet est un des facteurs clés de succès de ce dernier. J’ai vu des projets avec des idées qualifiées de “banales” réussir avec une exécution de grande qualité.
Force est de constater que l’exécution  du projet que j’ai co-porté ne fut pas un franc succès.
Notre approche marketing était aussi brillante que notre approche commerciale était défaillante.
Quand vous vous lancez sur un marché, entourez vous de sages, d’experts connaissant les moindres rouages : il vous feront gagner du temps pour appréhender les acteurs, les réseaux, les us et coutumes.
L’enthousiasme et le sentiment que la proposition de valeur de cheque-immo.com était forte ont eu raison des signaux du marché, des échanges avec des professionnels qui étaient tous séduits par le concept (mais ne souhaitez pas se lancer avec nous).

 

PROOF OF CONCEPT

Je ne suis pas un ayatollah du lean start-up. Mais je reconnais bien volontiers que toute idée doit être testée sur son marché cible afin d’avoir un feed-back ayant de la valeur.
Un test n’est pas (qu’) une étude de marché, que quelques personnes répondant à des questions devant un ordinateur (oui, je l’ai fait).
Le proof of concept est une validation par un échantillon du marché avec la validation d’un usage, d’un achat rattaché à un modèle économique destiné à être viable.
Sachez confronter votre idée/projet au marché pour avoir un retour fiable et objectif avant de sortir l’artillerie lourde.

 

LEVÉE DE FONDS

L’artillerie lourde ? Il faut lever des fonds !
Lever des fonds ? Oui mais pourquoi ? Comment ? Quand ?
J’ai levé des fonds auprès d’investisseurs privés : un premier tour de table permettant de financer le plan d’actions.
Ai je eu le mérite de lever des fonds sur un PowerPoint comme cela est commun aux US ? Oui et non.
La levée de fonds est un exercice périlleux, chronophage.
Demandez vous avant tout si vous avez récemment besoin de lever des fonds ? Demandez vous également si votre business est assez attractif pour investisseur ? Si vous avez assez d’arguments, un proof of concept, une innovation de rupture, un début de traction ?
Et quand vous aurez répondu à ses questions, demandez pourquoi ? Pourquoi lever de l’argent ? Quels investissements allez-vous réaliser pour quelle création de valeur ?
Et là, vous devez envisager tous les scénarios, en commençant par les pires afin d’aborder votre lever de fonds (et votre business) avec pragmatisme.
J’ai passé de nombreux mois à chercher des fonds. Dans un premier  temps, je cherchais tout azimut sans connaître le marché de VC en croyant que le projet allait séduire la Terre entière. En early stage, force est constater qu’il y avait peu d’acteurs en 2012.
Et puis, la cible investisseurs fut identifiée au bout de plusieurs mois. De réunions en présentations, de versions de business plans en déclinaisons de stratégie, le temps passé fut simplement dingue ! Autant de temps que je ne passais pas à développer le business.
Lever des fonds n’est pas une finalité, cela doit simplement accélérer le business. Ne vous y prenez pas trop tôt. Et si vous pouvez créer un business model sans besoin de financements extérieurs, faites le. C’est plutôt sympa d’avoir 100% de la boîte 🙂

 

CTO

Monter une start-up du numérique sans compétence technique au sein des associés, c’est plutôt original ?
C’est surtout une belle erreur.
Confronter la vision du “marketeux” (moi) à celui du “techos”(le CTO) apporte toujours de nouvelles idées idées/perspectives. Le CTO a une vision différente de chaque problématique et propose des solutions relatives à son champ de compétences, à savoir le <code>.
Je me souviens d’avoir fait évoluer le produit après des discussions informelles avec des développeurs, des CTO.
Je vivais avec le problème, ils avaient la solution.
J’ai eu la chance de pouvoir collaborer avec un très bon CTO au bout de quelques mois qui nous apportait des solutions techniques à nos problématiques business. Seul hic, ce CTO était en free-lance pour nous et avait d’autres projets.
Et cela faisait presque 2 ans que nous travaillons sans ce type de profil.
Vous l’aurez compris, les développeurs ayant un profil de CTO ne sont pas des nerds bouffant du code mais des rock stars du code ayant des solutions techniques servant le business.

 

FOCUS

Stay focus. Là est ma plus grande erreur. Je développais la start-up en même temps que je travaillais dans une agence de communication. Bien que la situation permettait d’être à l’aise financièrement, elle était inconfortable à de nombreux titres :
Du travail jusqu’à plus soif. Mener de front 2 activités m’ont conduit à travailler tout le temps, à ouvrir mon ordinateur le dimanche à 7h du mat’ et ce, de façon quasi hebdomadaire. Je n’ai pas peur du travail mais le repos est important car le business est un marathon et que l’entrepreneur a besoin d’être en forme pour avoir de l’énergie et de la clairvoyance.
La frustration. La frustration de voir que cela ne vas pas assez vite faute de temps supplémentaire. La conséquence  m’a incité à travailler toujours plus avec les conséquences cités plus hauts.
Le célèbre adage “ne pas courir 2 lièvres à la fois” m’a finalement rappelé à l’ordre.
Si vous croyez dans votre projet, consacrez y 100% de votre temps (et garder du temps pour votre famille.. Et pour vous;-)).